dimanche 12 janvier 2014

Les infrastructures télécoms, un backbone d’intégration économique et Sous Régionale

Lorsque l’on aborde la question  des infrastructures en Afrique, on s’attend   au génie civile, au transport,  Cependant il y’a une autre déclinaison de l’infrastructure  qui  à l’instar de  celles énoncées plutôt contribuent à la création de valeurs  sous plusieurs variantes.il s’agit des infrastructures des télécommunications.
Le nombre des utilisateurs des services de télécoms croît de façon exponentielle de par  l’Afrique, ainsi les investisseurs afin de pouvoir supporter le trafic généré par le parc clients doivent s’acquérir des infrastructures dimensionnées à la taille du challenge et de la charge générée.
Comme celles des transports, elles  contribuent énormément  aux économies africaines et peuvent facilement contribuer à l’intégration régionale  si les politiques appropriées s’en suivent.
En  faisant  le panorama des infrastructures de télécoms par pays, nous constatons aisément la présence  des multinationales épaulées par des investissements locaux et étrangers. Une hétérogénéité des équipements, de ‘’ data centers’’ pour  les abriter, des ressources humaines pour l’exploitation  (OPEX) et de sommes colossales  sont investies pour leurs acquisitions (CAPEX).
Le retour sur investissement est très attendu car les actionnaires qui  sont à   la base de l’initiative sont conscients   des retombées économiques engendrées sans prendre en compte forcement  l’aspect intégration régionale. Cet état de fait s’explique par le manque de politiques stratégiques ou du manque de visibilité des acteurs concernés mises en place par les instances  spécialisées et dédiées par pays.
Durant les années  quatre-vingt-dix, la libéralisation des marchés des services de télécommunications se sont libéralisés en Afrique suite à une proposition des bailleurs de fonds  et ceci dans une logique de lancer une dynamique d’ouverture de marché aux investisseurs étrangers, créant ainsi une concurrence pour des raisons justifiées à l’époque. Certes l’initiative a abouti à une première fin (libéralisation, privatisation des opérateurs historiques..) mais la notion d’intégration régionale n’était en vue ou du moins ne faisait pas partie des cahiers de charges des états.

Depuis, une nouvelle donne s’invite au concert :
             Ces dernières années les pays africains, afin « d’alimenter » les caisses de l’état lancent des appels d’offres pour l’acquisition des licences de télécommunication 3G,
             Les multinationales se voient détentrices  de droit dans plusieurs pays limitrophes,
             la nécessité de réduire les CAPEX/OPEX  se font sentir par la pression des actionnaires,
             Le marché concurrentiel dévient exigent en terme de service innovants et de coûts à la hauteur des services rendus,
             Les régulateurs se sont sensibilisés et se dotent  de la rigueur  à adapter pour imposer son rôle d’arbitre,
             la notion d’intégration économique occupe une place importante au débat africain,
Au vus de tous les points cités ci haut, n’est-il tant de proposer  les scenarios d’investissement dans les infrastructures  contribuant à l’intégration économique  régionale ?
Quels sont les politiques stratégiques possibles pour permettre une intégration régionale économique  à travers la mutualisation des infrastructures de télécommunications ?
1-      Notion de mutualisation et de partageabilité des infrastructures
Lors de l’implémentation des infrastructures de télécommunications, la mutualisation dans sa logique de Partageabilité par les opérateurs aussi bien au niveau national que transfrontaliers  est essentielle.
 Elle répond d’une part à la problématique de couverture de réseau (dynamisme technique) mais aussi à la réduction de coûts  d’environ 80% du génie civil pylônes, galerie d’égouts, câble… (Dynamisme économique).
D’autre part les supports de transmission sont  incontournables tel que la fibre optique, les pays sahéliens et enclavés traversent des longues distances pour se connecter au backbone. Il serait optimal d’avoir une vue de maintenance ‘’cost  sharing ‘’ où les coûts d’entretien seront partagés entre les différents pays bénéficiaires, ce qui permettra de réfléchir sur les aspects innovations de services.
 Cette forme de collaboration entretiendrait non seulement les liens inter-opérateurs dans un même pays mais entre opérateurs de pays limitrophes, sous régionaux et voire même régionaux.
L’intérêt est que l’opérateur sera indépendant des services à lancer à cause de disponibilité de la bande passante nécessaire et donc la qualité de service, c’est ce qu’on appelle intégration économique réussie.
Toutes fois,  ce type  de programme nécessite la contribution de l’état au plus haut niveau car le rôle des instances de régulation serait indispensable pour l’harmonisation  et la gestion du domaine public.
 Chaque pays disposant de sa structure de régulation des télécommunications, la tendance vers une régulation sous  régionale  est à réfléchir  pour  converger les différentes règles et principes ; aussi pour une application sereine de la gouvernance politique de mutualisation, qui sans nulle doute se focalisera sur les modalités de partage  et d’accessibilité et de disponibilité.
Cette stratégie permettra aux parties prenantes d’économiser sur les coûts d’investissements et de maintenance, d’accumuler des ressources financières de  par  l’amélioration de l’ARPU (coût moyen généré par utilisateur).


Les infrastructures des télécommunications ont connu un investissement important  à plusieurs niveaux, d’une part, à travers  les états qui  pour aérer les administrations publiques , empruntent   le passage obligatoire de la modernisation des services publics  et de la numérisation des médias mais aussi pour doter des instances de régulations des moyens modernes pour assurer son rôle d’arbitre dans un environnement  concurrentiel où cohabitent opérateurs historiques et privés.
MOUSSA SALEY Adamou
Niger Talents






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