Lorsque l’on aborde la question des infrastructures en Afrique, on
s’attend au génie civile, au
transport, Cependant il y’a une autre déclinaison
de l’infrastructure qui à l’instar de
celles énoncées plutôt contribuent à la création de valeurs sous plusieurs variantes.il s’agit des
infrastructures des télécommunications.
Le nombre des utilisateurs des services de télécoms croît de
façon exponentielle de par l’Afrique,
ainsi les investisseurs afin de pouvoir supporter le trafic généré par le parc
clients doivent s’acquérir des infrastructures dimensionnées à la taille du
challenge et de la charge générée.
Comme celles des transports, elles contribuent énormément aux économies africaines et peuvent
facilement contribuer à l’intégration régionale
si les politiques appropriées s’en suivent.
En faisant le panorama des infrastructures de télécoms
par pays, nous constatons aisément la présence
des multinationales épaulées par des investissements locaux et
étrangers. Une hétérogénéité des équipements, de ‘’ data centers’’ pour les abriter, des ressources humaines pour
l’exploitation (OPEX) et de sommes
colossales sont investies pour leurs
acquisitions (CAPEX).
Le retour sur investissement est très attendu car les
actionnaires qui sont à la base de l’initiative sont conscients des retombées économiques engendrées sans
prendre en compte forcement l’aspect
intégration régionale. Cet état de fait s’explique par le manque de politiques
stratégiques ou du manque de visibilité des acteurs concernés mises en place
par les instances spécialisées et
dédiées par pays.
Durant les années
quatre-vingt-dix, la libéralisation des marchés des services de
télécommunications se sont libéralisés en Afrique suite à une proposition des
bailleurs de fonds et ceci dans une
logique de lancer une dynamique d’ouverture de marché aux investisseurs
étrangers, créant ainsi une concurrence pour des raisons justifiées à l’époque.
Certes l’initiative a abouti à une première fin (libéralisation, privatisation
des opérateurs historiques..) mais la notion d’intégration régionale n’était en
vue ou du moins ne faisait pas partie des cahiers de charges des états.
Depuis, une nouvelle donne s’invite au concert :
Ces dernières
années les pays africains, afin « d’alimenter » les caisses de l’état lancent
des appels d’offres pour l’acquisition des licences de télécommunication 3G,
Les
multinationales se voient détentrices de
droit dans plusieurs pays limitrophes,
la nécessité
de réduire les CAPEX/OPEX se font sentir
par la pression des actionnaires,
Le marché
concurrentiel dévient exigent en terme de service innovants et de coûts à la
hauteur des services rendus,
Les
régulateurs se sont sensibilisés et se dotent
de la rigueur à adapter pour
imposer son rôle d’arbitre,
la notion
d’intégration économique occupe une place importante au débat africain,
Au vus de tous les points cités ci haut, n’est-il tant de
proposer les scenarios d’investissement
dans les infrastructures contribuant à
l’intégration économique régionale ?
Quels sont les politiques stratégiques possibles pour
permettre une intégration régionale économique
à travers la mutualisation des infrastructures de télécommunications ?
1-
Notion de mutualisation et de
partageabilité des infrastructures
Lors de l’implémentation des infrastructures de
télécommunications, la mutualisation dans sa logique de Partageabilité par les
opérateurs aussi bien au niveau national que transfrontaliers est essentielle.
Elle répond d’une
part à la problématique de couverture de réseau (dynamisme technique) mais
aussi à la réduction de coûts d’environ
80% du génie civil pylônes, galerie d’égouts, câble… (Dynamisme économique).
D’autre part les supports de transmission sont incontournables tel que la fibre optique, les
pays sahéliens et enclavés traversent des longues distances pour se connecter
au backbone. Il serait optimal d’avoir une vue de maintenance ‘’cost sharing ‘’ où les coûts d’entretien seront
partagés entre les différents pays bénéficiaires, ce qui permettra de réfléchir
sur les aspects innovations de services.
Cette forme de
collaboration entretiendrait non seulement les liens inter-opérateurs dans un
même pays mais entre opérateurs de pays limitrophes, sous régionaux et voire
même régionaux.
L’intérêt est que l’opérateur sera indépendant des services
à lancer à cause de disponibilité de la bande passante nécessaire et donc la
qualité de service, c’est ce qu’on appelle intégration économique réussie.
Toutes fois, ce
type de programme nécessite la
contribution de l’état au plus haut niveau car le rôle des instances de
régulation serait indispensable pour l’harmonisation et la gestion du domaine public.
Chaque pays disposant
de sa structure de régulation des télécommunications, la tendance vers une
régulation sous régionale est à réfléchir pour
converger les différentes règles et principes ; aussi pour une
application sereine de la gouvernance politique de mutualisation, qui sans
nulle doute se focalisera sur les modalités de partage et d’accessibilité et de disponibilité.
Cette stratégie permettra aux parties prenantes d’économiser
sur les coûts d’investissements et de maintenance, d’accumuler des ressources
financières de par l’amélioration de l’ARPU (coût moyen généré
par utilisateur).
Les infrastructures des télécommunications ont connu un
investissement important à plusieurs
niveaux, d’une part, à travers les états
qui pour aérer les administrations
publiques , empruntent le passage
obligatoire de la modernisation des services publics et de la numérisation des médias mais aussi
pour doter des instances de régulations des moyens modernes pour assurer son
rôle d’arbitre dans un environnement
concurrentiel où cohabitent opérateurs historiques et privés.
MOUSSA SALEY Adamou
Niger Talents
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